La source: Kataeb.org
mercredi 9 mars 2022
13:06
Dans le cadre du partenariat établi en 2016 entre le parti Kataëb et le Parti populaire européen (PPE), une réunion de travail s’est tenue au QG des Kataëb à Saïfi. Au menu des discussions : la situation générale au Liban frappé de plein fouet par les effets d'une crise politique, économique et financière qui a entraîné plus de 70% de la population libanaise à passer sous le seuil de pauvreté.
La délégation du PPE conduite par son vice-président, Franck Proust, comprenait 27 députés et personnalités venant d'Allemagne, d'Italie, de Grèce, de Belgique, de Slovaquie, de Serbie, de Croatie, de Lettonie, de Biélorussie et de Chypre. La délégation comprenait aussi des présidents de centres d'études stratégiques et de développement pour l’Europe et le Moyen-Orient.
Autour de la table étaient également présents, le leader des Kataëb, Samy Gemayel, le chef de la permanence du parti à Rmeil, Alain Hakim, le président du Conseil Kataëb pour la Santé et les Affaires sociales, Dr. Bernard Gerbaka, le chef du service de communication du parti, Patrick Richa, le responsable du bureau des relations internationales et son adjoint, Michel Abou Abdallah et Marwan Abdallah, ainsi que le chef du conseil économique et social des Kataëb, Jean Tawilé.
Fondé en 1976, le Parti populaire européen compte plus de 70 partis membres de 40 pays différents, de nombreux chefs d'État et de gouvernement provenant de pays membres de l'Union européenne, treize membres de la Commission européenne, dont sa présidente Ursula Von Der Leyen, ainsi que le groupe le plus important au sein du Parlement européen. Le PPE se décrit comme « une famille se situant au centre droit de l'échiquier politique, dont les racines puisent dans l'histoire et la civilisation du continent européen et qui a, dès l'origine, œuvré pour le projet européen ».
Lors d’un point de presse, le vice-président du PPE a souligné l'intérêt que l'Europe attache au Liban et a évoqué l’action en cours pour inscrire la crise libanaise à l'agenda de l'Union européenne.
« Le Liban est un pays ami. Le peuple libanais a une grande place dans notre cœur. Aujourd’hui, ce qui nous a surpris quand nous sommes arrivés, c’est le défaitisme de la population libanaise qui, normalement, aurait dû attendre beaucoup des élections législatives et municipales. Nous avons pu rencontrer des jeunes un peu désabusés, des jeunes qui ne demandent qu’à y croire, des jeunes couples qui se posent la question, soit de rester, soit de partir. On voit très bien qu’il y a une problématique de fond, d’abord politique sur la gestion politique de ce pays, financière avec une dévaluation importante, une inflation importante qui fait que la classe moyenne au Liban malheureusement n’existe plus, et que 70 à 80 % de la population au Liban vit en dessous du seuil de pauvreté », a déclaré Proust.
Et de poursuivre : « Dans ce contexte particulier, il était important de venir dans un parti frère, un parti de la famille. Il était important qu’avec le président des Kataëb et l’ensemble de ses amis qui l’entourent, on puisse faire un état de la situation et des perspectives d’avenir. On pense que ce pays doit changer de logiciel, il doit changer véritablement de fonctionnement. Il était important d’avoir un échange sur le travail de fond qui a été mené dans le parti. Nous avons été impressionnés du travail mené dans les différents secteurs. Dans cette période qui nous sépare des élections, il important de faire savoir la qualité de ce travail qui a été mené. »
Le vice-président du PPE s’est dit ému par le témoignage du Dr Nazih Adam, père de la jeune fille, Christelle Adam, tombée en martyr lors de la double explosion au port de Beyrouth.
« Il y a des choses qui ne sont pas tolérables. Quand on parle de gestion politique, une des qualités d’un gouvernement c’est la transparence. Comment aujourd’hui on n’arrive pas à aboutir à définir des responsabilités ? Comment dans le domaine financier on n’arrive pas à déterminer le degré de responsabilité du gouverneur de la banque centrale ? On a voulu adresser au Dr Adam toute la tristesse de ce drame horrible, avec des familles qui souffrent en l’absence d’une justice qui rende la justice. Le Liban est à la croisée des chemins. Il ne faudrait pas que le Liban plonge, car la remontée serait quasiment impossible. Si le Liban venait à tomber, c’est une déstabilisation totale de cette région du monde qui pourrait être observée. »
De son côté, le chef du parti Kataëb, Sami Gemayel, a salué le partenariat entre sa formation politique et le Parti populaire européen, précisant qu’elle partage avec le PPE les mêmes valeurs morales et humaines.
« Lors de la réunion, nous avons évoqué la douleur et la souffrance des Libanais, ainsi que les moyens d’obtenir une aide de l’Union européenne. Nous avons également discuté de l’importance du principe de responsabilité et du droit à la justice en ce qui concerne le crime de l’explosion au port de Beyrouth. La blessure est profonde et ne guérira pas tant que la justice sera absente, notamment en raison des agissements de la classe dirigeante et du contrôle qu’exerce la milice sur le Liban. Ces deux parties empêchent l'accès à la vérité et font pression sur la justice libanaise. Nous œuvrons sans relâche pour libérer la justice des pressions exercées par la classe politique et réclamons l’intervention de la justice internationale afin de parvenir à des réponses satisfaisantes », a déclaré Gemayel.
Le leader des Kataëb a en outre souligné la nécessité que les élections législatives se déroulent dans les délais constitutionnels, et de façon transparente.
« Nous avons appelé l'Union européenne à superviser les élections de manière exhaustive, ordonnée et efficace, et non seulement de se contenter d’observer, ce qui n'a pas donné de résultats par le passé. Nous mettons en garde contre tout plan visant à ajourner le scrutin, ce qui ressort dans les médias à ce propos ne présage rien de bon. Le report des élections est interdit, tout comme le report des élections municipales est un péché et un crime commis contre la vie démocratique au Liban », a conclu Gemayel.